NOVUS ORDO WATCH

UN IMPLACABLE RAPPEL À LA RÉALITÉ

Vous ne pouvez plier le réel à votre volonté :

Réponse aux arguments employés par l’Abbé Chazal contre le sédévacantisme dans sa lettre du 8 décembre dernier au “Père” Paul Kramer

par Gregorius

Paul KramerFin novembre 2013, Paul Kramer (ci-contre), prêtre traditionaliste ([1]) célébrant le Novus Ordo et éditeur du livre à grand succès The Devil’s Final Battle (la bataille finale du diable), a publiquement déclaré que François ne pouvait être le Pape de l’Église catholique et que le Saint-Siège était vacant. Étant donné que Kramer entretenait jusqu’alors certaines relations avec le Fatima Center, The Remnant et Catholic Family News et qu’il avait rejoint l’opposition notoire au sédévacantisme, cette annonce en a surpris plus d’un. Peu après, cependant, il a commencé à exprimer sa conviction que bien que François ne fût pas un vrai Pape, la démission de Benoît XVI le 28 février 2013 était invalide et que celui-ci régnait toujours en tant que Pape véritable. (Nous donnons à cette position inédite le nom de « démissionisme ».) On pourra lire ci-dessous nos deux comptes rendus sur la conversion du Père Kramer :

Abbé François ChazalLe 8 décembre 2013, l’Abbé François Chazal (ci-contre), ancien membre de la Fraternité Saint-Pie X faisant maintenant partie de la « Fraternité Saint-Pie X de la Stricte Observance » (ou « FSSPX-SO ») a adressé au Père Kramer une brève missive dans laquelle il exprime à l’intéressé son désaccord quand au fait que Benoît XVI soit toujours Pape, mais le félicite d’avoir porté – dit-il – « un coup sévère au sédévacantisme ». Il lui expose ensuite ses objections à la position sédévacantiste en l’assurant (et en cherchant à s’assurer lui-même, probablement) qu’il s’agit d’une impasse. Mais est-ce vraiment une impasse ? Les enseignements de l’Église catholique permettent-ils seulement de défendre toute autre position ?

Il est vraiment tragique qu’après tout ce qui a transpiré depuis la mort du Pape Pie XII en 1958, et surtout depuis l’élection de Jorge Bergoglio comme dernier “pape” imposteur en date, des prêtres continuent à ne pouvoir ou vouloir reconnaître que la position théologique du sédévacantisme, malgré quelques difficultés reconnues par ses propres tenants, n’en est pas moins la seule position capable d’expliquer l’apostasie de l’église Moderniste créée par Vatican II sans pour autant apporter la moindre contradiction aux enseignements de l’Église de toujours (voir ici comment la position du sédévacantisme se distingue de celles de l’indult ou de la “Résistance”).

Nous allons exposer à présent les arguments de l’Abbé Chazal contre le sédévacantisme et y répliquer par un rappel dégrisant à la réalité (le texte de la lettre de l’Abbé Chazal peut être consulté intégralement ici).

L’Abbé Chazal commence par soutenir que l’adhésion du « Père » Kramer à la position démissioniste, c’est-à-dire à l’idée que Benoît XVI est toujours Pape, discrédite le sédévacantisme :

« Malheureusement, je ne puis vous suivre quand vous déclarez publiquement que François n’est pas Pape alors que Benoît l’est. Je dois cependant vous remercier dès à présent, car ce faisant, vous portez un coup sévère au sédévacantisme. Cela confirme, en effet, que le sédévacantisme est en réalité une boîte de Pandore logique créant plus de confusion que d’ordre, car là encore, on voit apparaître une nouvelle théorie… une parmi tant d’autres. »

On ne voit guère comment l’Abbé Chazal peut croire que l’idée selon laquelle Benoît XVI est toujours Pape tandis que François ne l’est pas porte un « coup sévère » au sédévacantisme. Manifestement, Kramer ne pense pas que le Saint-Siège est vacant (c’est ce que signifie l’expression latine sede vacante), de sorte qu’à proprement parler, le sédévacantisme n’a en fait rien à voir avec la position de Kramer. La seule chose sur laquelle le « Père » Kramer et les sédévacantistes soient d’accord, c’est que Jorge Bergoglio (« François ») n’est pas le Pape. Et si François n’est pas le Pape, deux cas de figure sont envisageables : Soit il n’y a pas de Pape, soit quelqu’un d’autre est Pape. Kramer a choisi la seconde option ; dans ces conditions, où est le problème ? Où est l’absurdité ? Où est-il, ce « coup sévère » ?

Figurez-vous que selon l’Abbé Chazal, le problème tient au fait qu’à l’heure actuelle, « on voit apparaître une nouvelle théorie… une parmi tant d’autres ». Eh oui, l’Abbé, c’est bel et bien une nouvelle théorie, mais une théorie à laquelle n’adhèrent pas les sédévacantistes (nous l’avons baptisée « démissionisme », voir ci-dessus). Tout cela démontre que l’Éclipse de l’Église dans laquelle nous nous trouvons, la crise terrible qui s’est abattue sur nous depuis le décès du Pape Pie XII vient de créer encore plus de confusion. Mais que l’on y prenne garde : il est particulièrement injuste d’imputer cela au sédévacantisme, qui est avant tout un diagnostic de la situation, non un remède à celle-ci. L’Abbé Chazal semble raisonner avec ses émotions plus qu’avec son intellect, ce qui n’est malheureusement pas rare parmi les « résistants » de la FSSPX ou de la FSSPX-SO.

La boîte de Pandore, ce n’est pas le sédévacantisme, c’est la situation dans laquelle nous nous trouvons, à savoir la défection ostensible de l’Église catholique après le Pape Pie XII. Parmi ceux qui se considèrent comme catholiques de tradition, il existe trois approches fondamentales de cette question :

1..... L’Indult, dont les tenants considèrent qu’il existe non pas une véritable défection, mais seulement une malencontreuse ambiguïté, des « idées nouvelles », ainsi que certaines exagérations et erreurs non magistérielles ; ils cherchent à susciter un changement depuis l’intérieur de l’église Conciliaire en vue d’y retourner la situation et d’y restaurer l’ordre ancien ;

2..... La Résistance de type FSSPX, dont les tenants reconnaissent que la défection est réelle et refusent d’y prendre part, se bornant à « faire leur truc » sur le bas-côté, comme une entité parallèle en quelque sorte, en ignorant – pour l’essentiel – le Pape et toute la hiérarchie conciliaire et en s’y opposant activement au besoin ; à leurs yeux, les catholiques de tradition – notamment ceux de la FSSPX – sont les « baby-sitters » du Saint-Siège, dont ils reconnaissent la défection ; ils ont la conviction de pouvoir ramener le Saint-Siège au catholicisme ;

3..... Le Sédévacantisme, dont les tenants reconnaissent la défection, mais – adhérant en ceci aux enseignements catholiques sur l’infaillibilité et l’indéfectibilité de l’Église, ainsi que sur la nature de la primauté pontificale et l’autorité contraignante du Magistère catholique – concluent que l’Église d’après Pie XII ne saurait donc être la véritable Église catholique, mais n’est forcément qu’une fausse église qui a « éclipsé » (pour reprendre le mot de Notre Dame à La Salette) la véritable Église, conformément à différentes prophéties catholiques (mais non sur la base de celles-ci) ; ils estiment que les « papes » d’après Pie XII ont forcément été des imposteurs parce qu’ils ont fait des choses que de vrais Papes ne pourraient faire et qu’ils se sont révélés être des hérétiques rejetant les enseignements catholiques (telle est la position de Novus Ordo Watch [et du CatholicaPedia aussi bien sûr]) ;

Il est facile à l’Abbé Chazal de s’en prendre au sédévacantisme en l’accusant de créer « plus de confusion que d’ordre », confortablement retranché qu’il est dans sa position de résistant, qui constitue la plus commode de toutes les options puisqu’elle lui permet de se croire gagnant sur les deux tableaux : pas de soumission de type « indult » à la hiérarchie moderniste, pas de difficultés sédévacantistes quant à l’absence apparente d’Église.

L’accusation est certes aisée, car il faut admettre que le sédévacantisme est une position plutôt embrouillée (on y reviendra). Ne perdons cependant pas de vue qu’en dépit des apparences, l’Abbé Chazal est fort mal placé pour prétendre qu’il y a de l’« ordre » dans son église ou sa position de résistance. Considérons en effet ceci :

    L’institution qu’il croit être l’Église catholique et à laquelle il prête allégeance n’a aucune unité de Foi (l’une des marques de l’Église authentique), puisqu’on y trouve des personnages d’extrême gauche comme Hans Kung, Roger Mahony ou Richard Rorh, mais aussi – à l’autre extrémité du spectre – les Frères franciscains de l’Immaculée, la Fraternité Saint-Pierre et des gens comme John Vennari et Michael Voris, sans compter d’innombrables individus se situant entre les deux extrêmes, y compris l’Abbé Chazal lui-même (du moins lui insisterait-il sur le fait qu’il appartient aussi à cette église). Ah, et n’oublions pas les Feeneyites au passage ! Sérieusement, où faut-il voir de l’ordre là-dedans ?

    L’« ordre » de son église est si impressionnant que les fidèles de celle-ci peuvent se permettre d’opposer résistance, contradiction, dispense, dénonciation et ignorance pure et simple aux enseignements, lois, rites sacramentels, canonisations, tribunaux matrimoniaux et sanctions disciplinaires du Pape (supposé). Dans l’église de l’Abbé Chazal, l’autorité finale, ce n’est pas le Pape, c’est la manière dont chaque catholique perçoit la « Tradition ». L’excuse polyvalente à invoquer chaque fois, c’est la panacée de la « désorientation diabolique », cette formule que l’on doit à une femme qui prétendait être sœur Lucie de Fatima. Où faut-il voir de l’ordre là-dedans ?

    L’Abbé Chazal vient de se faire exclure de la Fraternité Saint-Pie X, de sorte qu’on est en droit de se demander qui au juste est vraiment traditionnel ? Est-ce lui ou la FSSPX ? Qui doit décider ? Pour être vraiment traditionnel, c’est-à-dire authentiquement catholique, faut-il suivre la FSSPX ou l’Abbé Chazal ? (Nous avons déjà appris que ne nous ne pouvions suivre le Pape, traité d’« hérétique » par Chazal, et la question est donc légitime). Une fois encore, où faut-il voir de l’ordre là-dedans ?

    Tout cette « résistance » à laquelle la FSSPX, la FSSPX-SO et d’autres groupes et individus se sont livrés vis-à-vis de la hiérarchie conciliaire, où va-t-elle finir au juste ? Qui va dire : « OK, les gars, maintenant que nous avons à nouveau un Pape vraiment super, il est temps de mettre fin à la résistance, on revient à la normale, on se soumet au Pape comme avant Vatican II ! Dorénavant, vous devrez obéir et arrêter de faire votre truc » ? Et si certains ne sont pas d’accord ? Quid si un groupe pense que le Pape actuel est traditionnel et qu’il faut revenir à la normale, tandis que d’autres ne seront pas de cet avis ? Que se passera-t-il alors ? Qui sera l’arbitre suprême ? Une dernière fois, où faut-il voir de l’ordre là-dedans ?

À présent, gardons ceci à l’esprit : tout le chaos décrit ci-dessus est vrai en ce qui concerne l’église de l’Abbé Chazal quand bien même elle possède un Pape et une hiérarchie pleinement opérationnelle ! Si une telle pagaille peut régner alors qu’il y a bel et bien un Pape, des évêques et des cardinaux et que le Saint-Siège fonctionne, qui a besoin d’un Pape et d’une hiérarchie ?

Ne vous laissez pas illusionner par l’argumentation fallacieuse fondée sur l’opposition entre un sédévacantisme « désordonné », d’une part, et une résistance « propre » et « ordonnée », d’autre part. S’il existe de la confusion au sein du sédévacantisme – et cela ne fait aucun doute –, du moins notre confusion a-t-elle une cause bien simple et appelle-t-elle un remède non moins simple : nous n’avons pas de Pape et nous n’en avons pas besoin ! Dès qu’un vrai Pape sera en place, tous les problèmes seront résolus. Tandis qu’avec la résistance prônée par l’Abbé Chazal, tel n’est nullement le cas : ses tenants ont bel et bien un vrai Pape (ils insistent là-dessus), et c’est quand même le chaos ! Quelle est donc leur solution ? Il n’y en a pas et il ne peut y en avoir, car ils ont déjà rejeté jusqu’à la solution ultime, qui n’est autre que le Pape, précisément !

Continuons à lire l’Abbé Chazal :

« Récemment encore, je suis tombé sur un autre sédévacantiste, qui m’a dit que Mgr Guérard des Lauriers était un traître. Or, cet évêque est un père fondateur du mouvement. Chez les sédévacantistes non conclavistes, il devient de plus en plus difficile de savoir ce que pensent les différentes écoles. Je refuse de me laisser embarquer dans une talmudisation aussi totale. »

Pour ceux qui ne connaissent pas l’évêque en question, voici quelques informations de base. Mgr Michel-Louis Guérard des Lauriers (1898-1988) était un théologien et un mathématicien catholique de très haute volée qui enseignait à l’Université pontificale latérane de Rome. On dit souvent de lui qu’il était un des conseillers théologiques de Pie XII sur le dogme de l’Assomption (défini en 1950). C’est lui qui a rédigé en sous-main la célèbre intervention Ottaviani de 1969. À un moment de sa vie, il est parvenu à la conclusion que le Siège de Pierre était vacant, et il est devenu sédévacantiste. Plus précisément, il était d’avis qu’un « Pape » de Vatican II était « matériellement », mais non « formellement » Pape, ce qui – traduit en termes vernaculaires – signifie en quelque sorte qu’il était un « Pape élu », autrement dit quelqu’un qui deviendrait automatiquement Pape dès lors qu’il renoncerait à ses hérésies et deviendrait catholique.

Cette position est appelé « thèse materialiter/formaliter » ou « thèse Cassiciacum », ou encore « sédéprivationisme ». Elle est défendue de par le monde par un certain nombre – sans doute minoritaire – de sédévacantistes, dont les plus notoires sont Mgr Robert McKenna, O.P. et Mgr Donald Sanborn. Cette position sédéprivationiste a pour grand avantage de répondre à une question taraudante : « Comment allons-nous retrouver un vrai Pape pour restaurer l’Église ? ». Elle répond à ce casse-tête en soutenant que les « cardinaux » bidon de l’église Conciliaire, quoique invalides, n’en possèdent pas moins le pouvoir de désigner potentiellement ou effectivement un vrai Pape. On peut adhérer ou non à cette hypothèse, mais chacun doit être informé qu’on ne saurait l’écarter d’un revers de main et que de puissants indices militent en sa faveur, ce qui ne devrait surprendre personne puisqu’elle a été conçue par le grand théologien qu’était Mgr Guérard des Lauriers. Nous recommandons à ceux qui s’intéressent à elle l’article de Mgr Sanborn intitulé « The Material Papacy » (la papauté matérielle) (cliquer ici), qui l’expose en détail.

L’Abbé Chazal semblerait donc être tombé sur un sédévacantiste en désaccord avec la thèse materialiter/formaliter ? Et alors ? Le plus probable est que l’homme en question n’a pas vraiment compris le problème, car il est entièrement injuste de traiter Mgr Guérard de « traître » à cause de sa théorie. Que la thèse Cassiaciacum soit fondée ou non, elle vaut beaucoup mieux, de toutes manières, que la position de Chazal selon laquelle « Un-pape-peut-être-hérétique-mais-alors-nous-ne-pouvons-nous-soumettre-à-lui », car celle-ci est théologiquement indéfendable (quoique fort utile et affectivement satisfaisante, ainsi que nous le comprenons).

Ensuite, l’Abbé Chazal cède au moins un peu de terrain au sujet de la thèse guérardienne :

« Mgr Lefebvre tenait à dire que la théorie avait quelque fondement, mais n’amenait aucune conclusion certaine. Elle a l’air très clair au premier abord, mais aboutit en définitive à une grande confusion risquant de fragmenter dangereusement le Reste de la Foi. Les théologiens se répartissent entre ceux qui n’étudient même pas la question et ceux qui le font, et il y a même désaccord entre ces derniers. »

Et au fait, quelles étaient au juste les références théologiques de Mgr Lefebvre par rapport à celles de Mgr Guérard ?... Exactement. C’est bien ce que nous pensions.

Novus Ordo Watch ne se rallie pas à la position sédéprivationiste, mais il ne la rejette pas pour autant. Le grand saint Augustin donnait le conseil suivant : « En cas de doute, liberté ». On ne doit pas s’étonner que face à la plus horrible crise que l’Église catholique ait jamais traversée au cours de ses deux mille ans d’histoire, crise qui se traduit par une disparition apparente de la hiérarchie catholique et du Magistère, comme par la présence ininterrompue d’hérétiques flagrants sur le Trône pontifical, les quelques catholiques qui restent puissent varier entre eux quant à la nature exacte du problème et, partant, quant aux moyens de le résoudre. Seuls les pires orgueilleux pourraient se croire détenteurs de toutes les réponses en cette époque où le Corps Mystique vit sa Passion. Du moins le sédévacantisme appelle-t-il ses tenants à l’humilité, car ils se rendent compte de leur terrible exil et comprennent qu’ils doivent sans arrêt supplier Dieu de mettre fin, s’il Lui plaît, à un aussi pénible état de choses.

Dans la citation ci-dessus, l’Abbé Chazal insinue que nous ne savons pas vraiment si un Pape peut être hérétique et qu’au cours de l’histoire, les théologiens catholiques ont été en désaccord entre eux sur cette question, comme sur ce qui se passerait si un Pape devenait hérétique ou si un hérétique était élu Pape. Mais ce n’est pas tout à fait vrai. Nous nous bornerons à citer saint Robert Bellarmin, qui fut le grand Docteur de la Papauté en la matière :

« C’est pourquoi le point de vue valable [sur les cinq examinés] est le cinquième, selon lequel un Pape qui est manifestement hérétique cesse iposo facto d’être Pape et chef de l’Église, de la même manière qu’il cesse d’être chrétien et membre du corps de l’Église ; pour cette raison, en outre, il peut être jugé et puni par l’Église. Tel est le point de vue de tous les anciens Pères, qui enseignent qu’un hérétique manifeste perd immédiatement toute autorité […] C’était singulièrement l’avis d’un saint Cyprien… »

(saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice, Livre II, Ch. 30 ; c’est nous qui soulignons.) [En français ici]

Saint Robert souligne bien la véracité de ce point de vue, selon lequel il ne peut exister de Pape hérétique, et selon lequel tout Pape qui deviendrait hérétique cesserait automatiquement d’être Pape, parce qu’il ne serait plus membre de l’Église, ni même chrétien. C’est exact, et c’est « l’avis de tous les anciens Pères ». Par ailleurs, le Pape Pie XII a réitéré cet enseignement dans son encyclique de 1943 sur l’Église, où il précise que pour être membre de l’Église, il faut « professer la vraie Foi », ce que, par définition, aucun hérétique ne peut faire. En outre, Sa Sainteté signale que le péché d’hérésie « de par sa nature [sépare] un homme du Corps de l’Église » (Pie XII, Encyclique Mystici Corporis, par. 22 et 23), de sorte que la cause est entendue.

Il n’y a ici aucune difficulté, aucun mystère, et il nous faut simplement admettre ceci : un hérétique n’est pas membre de l’Église et ne peut donc être Pape. Point final. Qu’y a-t-il donc là de si dur à avaler ? À quiconque voudrait étudier la question en profondeur, nous recommandons l’essai hautement circonstancié que M. John Lane a publié sous le titre « Concerning an SSPX Dossier on Sedevacantism » (concernant un dossier de la FSSPX sur le sédévacantisme), en réponse à l’ouvrage de l’Abbé Dominique Boulet « Le sédévacantisme, une fausse solution à un vrai problème » (2003).

La menace d’une « fragmentation du reste de la Foi », dont parle l’Abbé Chazal, n’a rien d’inquiétant si l’on a conscience du fait que dans les questions douteuses et non résolues, les catholiques ont la liberté d’accepter la position qu’ils jugent la plus raisonnable, à supposer évidemment que rien en elle n’aille le moins du monde à l’encontre des enseignements de l’Église. Que nous ne puissions parvenir actuellement à aucune conclusion certaine sur tel ou tel point est sans importance, car nous ne sommes pas tenus d’avoir des certitudes sur chaque chose, le Dieu Tout-Puissant ayant manifestement jugé inutile de nous en donner. (Nous parlons ici de l’opposition entre sédévacantisme et sédéprivationisme, non entre sédévacantisme et « résistance dans la reconnaissance ».)

Mais même dans ce cas, l’Abbé Chazal affirme-t-il sérieusement que son point de vue ne cause aucune confusion ? Nous le mettons au défi, lui et tous ceux qui partagent sa position de « résistance », de nous dire comment celle-ci cadre avec les enseignements des papes énoncés ci-dessous, et comment elle pourrait éviter d’être cause de confusion :

    « … la religion elle-même ne peut jamais chanceler et tomber tant que demeure intact ce Siège [de Pierre], lequel repose sur le roc que les orgueilleuses portes de l’enfer ne pourront renverser et dans lequel réside la solidité entière et parfaite de la religion chrétienne. » (Pape Pie IX, Encyclique Inter Multiplices, par. 7)

    « Si donc quelqu’un dit que le Pontife romain n’a qu’une charge d’inspection ou de direction et non un pouvoir plénier et souverain de juridiction sur toute l’Église, non seulement en ce qui touche à la foi et aux moeurs, mais encore en ce qui touche à la discipline et au gouvernement de l’Église répandue dans le monde entier, ou qu’il n’a qu’une part plus importante et non la plénitude totale de ce pouvoir suprême ; ou que son pouvoir n’est pas ordinaire ni immédiat sur toutes et chacune des églises comme sur tous et chacun des pasteurs et des fidèles, qu’il soit anathème. » (Premier Concile du Vatican, Constitution apostolique Pastor Aeternus, Chap. 3 ; Denz. 1831 !

    « … la religion catholique a toujours été gardée sans tache dans le Siège apostolique. » (Premier Concile du Vatican, Constitution dogmatique Pastor Aeternus, Chap. 3 ; Denz. 1833)

    « Aux seuls pasteurs il a été donné tout pouvoir d’enseigner, de juger, de diriger ; aux fidèles il a été imposé le devoir de suivre leurs enseignements, de se soumettre avec docilité à leur jugement et de se laisser par eux gouverner, corriger, conduire au salut. Ainsi, il est de nécessité absolue que les simples fidèles se soumettent d’esprit et de cœur à leurs propres pasteurs, et ceux-ci avec eux au Chef et Pasteur suprême ; » (Pape Léon XIII, lettre Epistola Tua au Cardinal Guibert, 17 juin 1885 ; extrait de Papal Teachings : The Church, p. 263)

    « La méthode habituelle […] pour reconnaître si un homme est catholique, c’est de savoir s’il est uni à la chaire romaine de Pierre […] On ne peut croire que vous gardiez la véritable foi catholique, vous qui n’enseignez pas qu’on doit garder la foi romaine. » (Pape Léon XIII, Encyclique Satis Cognitum, par. 13)

    « … le fort et efficace instrument du salut n’est autre que le Pontificat romain. » (Pape Léon XIII, allocution du 20 février 1903 ; extrait de Papal Teaching : The Church, p. 353)

Il est impossible d’appliquer les critères ci-dessus aux « Papes » de Vatican II tout en conservant la même Foi que celle enseignée par l’Église catholique depuis l’an 33 jusqu’en 1958. Pourtant, c’est exactement là ce qu’essayent de faire les tenants de la position « résistance dans la reconnaissance », tel l’Abbé Chazal, avec pour résultat une effroyable déformation de la saine doctrine sous couleur de « catholicisme de tradition ». À titre d’exemple assez récent de l’absurdité à laquelle aboutit une telle recherche de la quadrature du cercle, voir notre article sur la déclaration de John Vennari selon laquelle l’intéressé ne permettrait pas au « Pape » d’enseigner la religion à ses enfants ! Alors, dites-moi, n’y a-t-il vraiment aucune confusion dans le camp des non-sédévacantistes ?

 

L’Abbé Chazal émet ensuite ce conseil :

« Nous devons nous contenter du principe de « Nullam Partem » [aucune part] avec des hérétiques, en ne niant pas l’existence d’hérésies quand elles apparaissent à Rome, contrairement à la XSPX [sic], qui nous a jetés par-dessus bord parce que nous adhérions à ce principe. »

L’inconvénient qu’il y a de se « contenter » du principe en question, qui est de n’avoir aucune part avec des hérétiques, c’est que si en même temps, vous dites qu’un de ces hérétiques est le Pape de l’Église catholique, vous aboutissez à un vrai casse-tête, car le dogme catholique exige de vous non seulement que vous soyez en communion avec le Pontife romain, mais aussi que vous vous soumettiez à lui sous peine de damnation éternelle. La citation suivante illustre bien toute la gravité du problème :

« En conséquence nous disons, déclarons et définissons que d’être soumis au Pontife romain est pour toute créature humaine de nécessité de salut. » (Pape Boniface VIII, Encyclique Unam Sanctam, 1302, Denz. 469)

Nous ne pouvons évidemment nous contenter de la thèse de l’Abbé Chazal, parce qu’elle est contradictoire, c’est-à-dire en opposition flagrante avec le dogme catholique : d’une part, nous devrions refuser d’avoir quoi que ce soit en commun avec des hérétiques, de l’autre, nous serions tenus de nous soumettre au Pape. Mais comment un hérétique pourrait-il être Pape ou un Pape hérétique ? Un tel cas de figure nous astreindrait à deux attitudes s’excluant mutuellement. Les mots « hérétique » et « Pape » recouvrent deux notions qui ne peuvent aller ensemble, pas plus qu’il ne saurait être question d’un « célibataire marié ». On peut dire qu’en fait de confusion, cette thèse se pose là !

Continuons à lire la lettre de l’Abbé Chazal :

« Mais Monseigneur [Lefebvre] a toujours refusé de s’avancer au-delà de ce point, et la stérilité globale du mouvement sédévacantiste a prouvé qu’il avait raison. Un seul regard sur la ville de Cincinnati suffit à le constater : les querelles intestines, les excommunications mutuelles, les sempiternels coupages de cheveu en quatre doctrinaux, les comparaisons entre les diverses positions des évêques et les empoignades concernant la validité de telle ou telle position […] tout cela évoque les vaines généalogies dénoncées par saint Paul. »

La plupart des lecteurs ont sans doute besoin de quelques éclaircissements pour comprendre ce raisonnement. L’abbé parle de la ville américaine de Cincinnati, dans l’Ohio, l’une des plus grandes concentrations de sédévacantistes du monde, puisqu’on trouve jusqu’à trois paroisses sédévacantistes dans l’ensemble de l’agglomération. Mais comme les sédévacantistes reconnaissent – en la déplorant – la tragique absence d’un vrai Pape (connu) et d’une vraie hiérarchie (connue) au sein de l’Église, il s’ensuit que lorsque des différends surgissent parmi eux, il ne se trouve personne pour les résoudre avec autorité et de manière contraignante. Or, c’est là, précisément, la conséquence logique du malheur que le sédévacantisme montre du doigt : nous n’avons pas de Pape !

Les désaccords sur toute question relative à l’Église sont regrettables, mais inévitables et tiennent à la vacance du Saint-Siège. Ils ne sont donc pas imputables à un défaut ou à une faille de la position sédévacantiste, mais font justement partie de l’essentiel de cette thèse. Empoignades et différends entre les « sans-Pape » montrent l’importance cruciale que la papauté joue dans le catholicisme en tant que principe unificateur absolu ; il y a là un contraste frappant avec la position « résistante », selon laquelle la papauté est fondamentalement sans importance, puisque les « résistants » décident d’eux-mêmes quand il faut se soumettre au Pape et quand il ne faut pas ; pour l’essentiel, ils l’ignorent et « font leur truc à eux ».

L’Abbé Chazal tente cependant de retourner contre nous le fait que nous reconnaissons – en la déplorant sincèrement – l’absence de Pape, puisqu’il nous reproche cette reconnaissance : il cherche ainsi à nous prendre en défaut au motif que nous reconnaissons le fait en question et qu’il est préférable de ne pas adopter une telle position. Il lui échappe donc que le sédévacantisme est avant tout un diagnostic, et non pas tant une solution. Avant même que nous puissions aspirer à une véritable solution ou travailler à sa recherche, nous devons nous assurer que nous avons posé un diagnostic exact. Que penserait-on d’un médecin qui refuserait de diagnostiquer chez ses patients un mal qu’il ne sait pas soigner ? Voudrait-on s’adresser à un médecin qui préfèrerait dire à un cancéreux que celui-ci a une pneumonie, pour l’unique raison qu’il hésite à poser un diagnostic de cancer ou redoute de le faire ? Un tel médecin rendrait-il vraiment service à son patient, indépendamment de son intention ? Se préoccuperait-il vraiment de la santé physique de l’intéressé ? Or, combien l’âme est plus importante que le corps ! (cf. Mt 10, 29).

Les divergences entre sédévacantistes n’ont rien à voir avec la Foi, car tous ont la même Foi, ni avec la Liturgie sacrée, car tous se soumettent à la même loi ; elles tiennent en réalité à l’application de la Foi, de la morale et de la loi de l’Église à des problèmes et circonstances particuliers. Et cela n’a rien que de très normal étant donné l’absence ou l’éclipse de l’autorité unificatrice qui aurait pouvoir de régler de telles divergences (à savoir la hiérarchie de l’Église, et d’abord le Pape). Certaines questions sont d’ordre théorique (par exemple, celle de savoir si la thèse materialiter/formaliter est valide ou non), tandis que d’autres sont d’ordre concret (par exemple, celle de savoir si un sédévacantiste peut assister aux messes célébrées par un prêtre qui professe de façon erronée sa communion avec l’antipape François, mais qui ne suit pas vraiment celui-ci). Les esprits varient entre eux sur ces questions, et un tel désaccord est compréhensible, en ce sens que l’on ne cesse pas d’être catholique en adoptant l’un ou l’autre point de vue en la matière ou même en renonçant à prendre parti entre eux, car lesdites questions n’ont pas été définitivement tranchées par une autorité ecclésiastique légitime.

Il est ironique que l’Abbé Chazal mette sur le tapis ces questions de validité sacramentelle, car elles revêtent manifestement une importance sans égale alors même qu’aucune instance ecclésiastique légitime ne peut être consultée pour les résoudre avec autorité. Et c’est pour cette raison que l’Abbé fait les gros yeux aux sédévacantistes ? Vraiment ?

D’autre part, la Fraternité Saint-Pie X ne souffre-t-elle pas du même type de dissension, s’agissant cette fois de la validité (ou de l’invalidité) des ordinations conciliaires ? À l’heure actuelle, par exemple, la position officielle de la FSSPX est que les ordinations conduites selon le rite moderniste de Paul VI (1968) sont valides ; la FSSPX accueille donc, dans ses prieurés du monde entier, des « prêtres » « ordonnés » dans le rite Montini, qui est douteux, ou dans le rite traditionnel, mais par un « évêque » consacré selon le rite conciliaire, qui est invalide. Or, Mgr Tissier de Mallerais, un des évêques de la Fraternité, a dit qu’il ne croyait pas en la validité du rite de consécration épiscopale de 1968 (source).

Que pense de tout cela l’Abbé Chazal ? Est-il d’accord avec Mgr Fellay pour dire que le rite d’ordination moderniste est valide ? Ou bien est-il au contraire d’accord avec Mgr Tissier pour dire que ce rite est invalide, et à tout le moins douteux ? Plus important encore, que pensent de tout cela les fidèles laïcs de la FSSPX ? Cette dernière ne précise pas lesquels de ses prêtres ont été « ordonnés » dans le rite conciliaire ou par un « évêque » conciliaire, et lesquels ne l’ont pas été. Serait-ce parce qu’elle redoute de voir contester la validité de ces ordres ? Et en définitive, qui, dans la Fraternité, possède l’autorité suprême pour régler la question ? Le Supérieur général, Mgr Fellay ? Dans ce cas, pourquoi l’Abbé Chazal ne se soumet-il pas à lui et s’est-il laissé exclure de la Fraternité ? François est-il celui que la Fraternité reconnaît pour Pape ? Dans ce cas, pourquoi l’Abbé Chazal n’est-il pas en communion avec lui ?

Que le clergé « résistant » accuse les sédévacantistes d’être en proie aux dissensions et à la confusion, c’est tout bonnement l’hôpital qui se moque de la charité. Quelles que soient les difficultés que ce clergé puisse percevoir dans le sédévacantisme, elles caractérisent également, mais aussi plus gravement la position qui est la sienne.

La différence, c’est que dans le sédévacantisme, tout problème peut être résolu en principe par le jugement d’un vrai Pape à qui chacun se soumet ; tandis que chez ceux qui « résistent tout en reconnaissant », aucune solution n’est possible, même en principe, car ils bafouent allègrement l’autorité finale, à savoir le Pape, en fonction de leurs idées subjectives quant à ce qui constitue la Vraie Foi et la Tradition sacrée. De la sorte, ils neutralisent, ou plutôt ils castrent la Papauté et font du Pape leur sujet au lieu de se comporter comme ses sujets.

Or, le Pape « n’est jugé par personne », comme le stipule le Droit canonique (Canon 1556) ; et contrairement à ce que prétend la FSSPX, ce canon signifie non pas qu’on ne puisse déterminer si quelqu’un est fondé ou non à se prétendre pape, mais que tout jugement formulé par le Pape est définitif et n’admet ni appel, ni révision, ni désaccord, ni « opposition loyale ». C’est ainsi qu’il faut comprendre les notions de soumission et d’obéissance au sein de l’Église catholique. Sinon, c’est le chaos, et l’on prive le Vicaire du Christ, plus haute autorité de l’Église, du pouvoir de régler les différends et de ramener les brebis égarées au sein du troupeau. L’intéressé ne serait plus alors ce que le Christ l’a constitué, c’est-à-dire le principe d’unité dans l’Église (cf. Pape Léon XIII, Encyclique Satis Cognitum, par. 13). Bref, le troupeau ne peut être maintenu dans l’unité que si le berger a sur lui un pouvoir légitime, et il n’appartient à aucune brebis de contredire, de neutraliser, de réduire ou d’annuler ce pouvoir (cf. Jn 10, 16). Ce n’est vraiment pas compliqué pour peu que l’on suive la bonne piste de réflexion.

Ainsi que Mgr Sanborn l’a signalé un jour, il peut arriver qu’une personne ou un groupe de personnes s’écarte du droit chemin et tombe dans l’hérésie. La chose est envisageable. Il peut arriver qu’un hérétique usurpe le Trône papal (cf. Pape Paul IV, Encyclique Cum Ex Apostolatus [en PDF] relative à ce cas de figure). Il peut même arriver qu’un Pape élu de façon valide devienne hérétique à un moment ou à un autre, mais il perd alors le pontificat forcément et immédiatement. Tout cela peut certes arriver.

Mais ce qui ne peut arriver, c’est que le Pape perde la Foi tout en restant Pape, qu’il devienne un Pape apostat, un Pape non catholique, un Pape privé d’autorité, auquel nul n’aurait le droit de se soumettre. Il ne peut arriver que l’Église cesse d’être fidèle à son Fondateur. Il ne peut arriver que l’Épouse du Christ se transforme en la Prostituée de Babylone. Il ne peut arriver que l’Église enseigne l’erreur. Il ne peut arriver que des âmes s’égarent alors qu’elles s’accrochent en tout à l’Église. Il ne peut arriver que cette Église même que le Christ a instituée comme étant notre nécessaire moyen de salut devienne un moyen de damnation. Aucune de ces choses ne peut arriver !

Par conséquent, nous choisissons le possible plutôt que l’impossible, ce qui est déplaisant et improbable de préférence à ce qui est inconciliable et antithétique. Voici pourquoi nous sommes sédévacantistes :

parce que cette position est possible, alors que toutes les autres sont impossibles. Il existe beaucoup de raisons bidon de ne pas adhérer au sédévacantisme, et une seule d’y adhérer : parce qu’il est vrai. Mais cette unique raison suffit à ceux qui aiment la vérité, parce que le Christ est la Vérité et que comme Il l’a enseigné, « la vérité vous rendra libres » (Jn, 8, 32 ; Jn, 14,6).

Dans la suite de sa lettre, l’Abbé Chazal n’invoque pas d’autres arguments contre le sédévacantisme.

En un mot comme en cent, voici la réponse que nous lui adressons, ainsi qu’à tous les autres prêtres qui « résistent tout en reconnaissant » : si vous voulez être catholique, alors soyez-le et soumettez-vous aux enseignements catholiques, à tous les enseignements catholiques. L’Église catholique, c’est cela, ce n’est pas l’auberge espagnole : vous ne pouvez plier le réel à votre volonté.

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Source : http://www.novusordowatch.org/sspx-chazal-sedevacantism.html

Traduction CatholicaPedia.net

(Que notre traducteur soit encore une fois et toujours remercié pour son travail professionnel)

 

 



[1] Ndlr du CatholicaPedia : Ici Gregorius fait à notre avis un jeu de mots : “traditionaliste” dans le sens où « il est de tradition » Novus Ordo !!!

Rien qu’à voir le personnage et ce qu’il déclare :

Paul Leonard Kramer, Nicholas Gruner et Renato Martino

Rev. Paul Leonard Kramer (à droite au centre), Father Nicholas Gruner, Cardinal Renato Martino (à gauche au centre)

ROME, 15 Mai 2012

Interview du pasteur Paul Kramer

1) Lorsque le siège est vacant, que doivent faire selon vous les bons chrétiens ?

Réponse. À mon avis, le siège n’est pas occupé par Bergoglio, mais il n’est pas proprement vacant. Selon l’information que j’ai reçue, la démission du pape Benoît XVI a été forcée, et donc invalide. Benoît XVI, à mon avis et d’après les informations que j’ai, Ndr – il est encore le pape ;

2) Dans certains milieux, on croit que le Siège est déjà vacant avec Jean XXIII, parce que pour vous la vacance commence maintenant ?

Réponse. Dans le passé, d’autres Papes ont exprimé des positions hérétiques (!!!). Cela en soi ne fait pas d’une personne un apostat. L’hérésie matérielle ne conduit pas à l’excommunication « latae sententiae ». Bergoglio a reçu la formation jésuite pour l’ordination sacerdotale (totalement invalide !!!). Il sait très bien que l’Église a affirmé la révocation de l’alliance avec les Juifs, et il sait que le premier Concile du Vatican a déclaré que ces propositions dogmatiques sont « irréformable en soi » ; toutefois, il a exprimé son mépris pour les déclarations infaillibles du magistère suprême par l’explicite violation d’un dogme expressément prononcé. Aucun autre pape, autant qu’il en soit à connaissance, n’a jamais fait cela auparavant ;

Source : http://radiospada.org/2013/12/scoop-rev-kramer-bergoglio-deve-dimettersi-il-vero-papa-e-benedetto-xvi-e-stato-obbligato-alle-dimissioni/

Il est clair que le “R.P.” Kramer n’est pas un vrai catholique. Il tient des hérésies sur le dogme du salut ; il a été ordonné dans le nouveau rite d’ordination totalement invalide ; et il n’a pas (pour autant que nous sachons) rejeté les antipapes de Vatican II précédents Bergoglio. Il ne semble pas non plus se rendre compte que l’hérésie de Bergoglio (dans Evangelii Gaudium n° 247, sur Les relations avec le judaïsme dont l’Alliance avec Dieu n’a jamais été révoquée) qu’il mentionne dans son article sur sa page Facebook (et qui l’a convaincu que François n’est pas pape) a été “enseignée” à Vatican II et par les autres précédents antipapes de Vatican II.